adpme Bénin

Étude sur l’efficacité des dispositifs de fonds de Garantie publics et privés au bénin et autres Instruments de facilitation du financement des micro et Petites entreprises (MPE) au Bénin et dans la sous-région.

RESUME ANALYTIQUE

Au Bénin comme dans de nombreux pays africains, les Micro et Petites Entreprises (MPE), représentent l’essentiel du tissu économique et jouent un rôle central en matière de création de richesses et d’emplois, d’investissements ou d’innovations. Cependant, malgré l’existence de divers dispositifs publics et privés censés faciliter l’accès au financement, les MPE continuent de faire face à des obstacles majeurs limitant leur croissance et leur contribution au développement. Il apparaît donc nécessaire de s’interroger sur l’efficacité, les défis et les limites autour des dispositifs existants, tels que les fonds de garantie publics et privés ainsi que les autres mécanismes de facilitation. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la présente étude à double objectifs. D’une part, elle vise à évaluer l’efficacité des dispositifs de fonds de garantie publics et privés et d’autres mécanismes de facilitation existants au Bénin et dans la sous-région. D’autre part, elle vise à identifier et analyser les meilleures pratiques et expériences en vue de proposer un dispositif pertinent, inclusif et durable pour améliorer l’accès des MPE au financement. L’étude s’est appuyée sur une approche méthodologique participative combinant revue documentaire et enquêtes de terrain, avec des outils de collecte adaptés à quatre catégories d’acteurs (MPE, institutions financières, dispositifs de garantie et personnes ressources). Au total, un échantillon de 623 enquêtés, couvrant tous les départements du Bénin, a permis de recueillir des données diversifiées à travers des questionnaires digitalisés et des entretiens ciblés.

L’étude révèle que bien que 68,5 % des MPE interrogées connaissent au moins un mécanisme de facilitation de l’accès au financement, seules 17,5 % en ont effectivement bénéficié. Cette faible utilisation, confirmée par l’évaluation finale du projet BeniBiz (phase 1), s’explique par plusieurs contraintes limitant l’accès effectif aux financements. Par ailleurs, l’analyse critique des mécanismes révèle qu’ils sont globalement pertinents, car leurs objectifs répondent aux principales contraintes d’accès au financement rencontrées par les MPE. Toutefois, leur efficacité demeure relative, à commencer par les fonds de garantie de prêt, dont la performance est entravée par plusieurs limites majeures, notamment les conditions rigides de prise en charge des impayés, la mauvaise foi de certains bénéficiaires, la pression exercée sur les gestionnaires des Institution Financière (IF), y compris l’absence de données probantes sur leur additionnalité financière (marge extensive et intensive), compromettant ainsi leur durabilité à long terme. En ce qui concerne les subventions d’investissement/équipement, celles-ci ont permis de renforcer les capacités d’investissement et l’accès au crédit des MPE, en améliorant leur attractivité auprès des IF. Néanmoins, leur efficacité et leur viabilité sont limitées par le risque de dépendance, la complaisance dans l’octroi et l’ancrage d’une culture d’assistanat peu favorable à l’autonomisation des bénéficiaires.

Le Suivi-Accompagnement Technique (SAT), bien que pertinent pour renforcer les capacités des MPE et améliorer la qualité de leurs demandes de prêts, reste limité par l’incapacité des MPE à en supporter les coûts et l’absence de financements extérieurs durables. De même, la Bonification du Taux d’Intérêt (BTI), malgré ses avantages apparents, engendre des distorsions de marché et une dépendance des MPE, compromettant ainsi son efficacité et sa viabilité à moyen et long termes.

En complément des mécanismes précédents, l’étude s’est également intéressée au Crédit-Bail et à l’Assurance-Crédit, deux dispositifs d’accompagnement financier dont les expériences offrent des enseignements contrastés en matière de pertinence, d’efficacité et de durabilité. En termes de performance, l’étude révèle que malgré la pertinence du Crédit-Bail pour répondre aux contraintes d’investissement des MPE, son efficacité a été limitée en raison de l’échec de son expérimentation, de la mauvaise utilisation des équipements et de l’absence d’un marché secondaire fiable. L’Assurance-Crédit souffre d’une faible culture de l’assurance et d’un manque de rentabilité lié à l’insuffisance de bénéficiaires et à un contexte climatique et sanitaire de plus en plus instable.

À l’issue des résultats de l’étude, il est recommandé de mettre en place un dispositif intégré combinant plusieurs mécanismes de facilitation de l’accès au financement, notamment un fonds de garantie associé à un suivi-accompagnement technique, complété par des subventions d’investissement et la bonification du taux d’intérêt selon les besoins spécifiques des MPE. Ce dispositif doit être adapté aux différents niveaux de maturité des MPE, avec un soutien public privilégié pour les startups et petites entreprises, tandis que les MPE établies bénéficieront davantage de mécanismes privés et de la bonification du taux d’intérêt. Par ailleurs, chaque mécanisme doit être encadré par des conditions précises pour en renforcer l’efficacité, la durabilité et limiter les risques, comme la répartition des risques pour le fonds de garantie, la limitation de la bonification du taux d’intérêt, et la sensibilisation à l’assurance-crédit.

Source et année de réalisation :

TechnoServe (2024). Étude sur l’efficacité des dispositifs de fonds de Garantie publics et privés au bénin et autres Instruments de facilitation du financement des micro et Petites entreprises (MPE) au Bénin et dans la sous-région. BeniBiz, 1-57.

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