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ETUDE SUR LE CLIMAT DES INVESTISSEMENTS AU BENIN PHASE 2

RESUME ANALYTIQUE

L’étude sur le climat des investissements au Bénin s’inscrit dans la continuité de celle réalisée en 2019 par la Banque africaine de développement (BAD) sur l’environnement des affaires. Alors que l’étude précédente se concentrait principalement sur les réformes au niveau méso et micro-économique – telles que le dialogue public-privé, les politiques d’incitation à l’entrepreneuriat, le développement de services d’appui aux entreprises et l’accès aux marchés – l’étude actuelle élargit son champ d’analyse. Elle prend en compte des facteurs macro-économiques déterminants pour l’investissement privé, notamment la stabilité politique et macroéconomique, la disponibilité et le coût des facteurs de production (énergie, transport, télécommunications), le régime fiscal et la qualité des services bancaires. Cette approche vise à identifier les principales contraintes limitant l’investissement et à proposer des mesures pour améliorer le climat des affaires.

Cependant, le Bénin fait face à deux défis majeurs : un coût d’investissement trop élevé ou un rendement insuffisant. Dans ce contexte, pour conduire cette étude, le cadre d’analyse adopté repose sur l’approche développée par Hausman, Rodrik et Velasco (HRV), qui distingue deux grandes catégories de mesures : celle visant à accroître le rendement de l’investissement (par des réformes structurelles et sectorielles) et celle visant à réduire son coût.  Par ailleurs, l’étude s’inscrit également dans un contexte économique marqué par des événements majeurs, tels que la fermeture de la frontière avec le Nigéria en 2019 et la pandémie de Covid-19 en 2020, qui ont entraîné un ralentissement de la croissance économique. Le PIB réel est ainsi passé de 6,9 % en 2019 à une prévision de 2,3 % en 2020, bien en dessous de la moyenne de 5,7 % enregistrée entre 2016 et 2019. Toutefois, une reprise est attendue en 2021, avec une croissance estimée entre 4,8 % et 6 %, selon la BAD et le gouvernement béninois.

Les résultats montrent que depuis 2016, le climat des investissements au Bénin s’est nettement amélioré grâce aux réformes engagées dans le cadre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2016-2021), renforçant ainsi la compétitivité et l’attractivité du pays. Cette dynamique s’est traduite par une progression dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, où le Bénin est passé de la 155ᵉ place en 2017 à la 149ᵉ en 2020. Les efforts en matière de gouvernance, de lutte contre la corruption et d’amélioration des infrastructures stratégiques (électricité, télécommunications, NTIC) ont permis de réduire le coût des facteurs de production. L’étude met en lumière plusieurs déterminants clés de l’investissement, notamment le capital humain, la gouvernance, les politiques budgétaires et sectorielles, ainsi que le cadre juridique et institutionnel. Deux leviers majeurs sont identifiés pour stimuler l’investissement privé : (i) l’amélioration de l’offre et de la demande des biens, et (ii) le renforcement des infrastructures. Ces axes s’alignent avec les priorités stratégiques de la Banque africaine de développement (BAD), qui appuie le développement des chaînes de valeur agricoles et de l’agro-industrie, ainsi que le renforcement des infrastructures pour une meilleure intégration régionale. D’autres partenaires techniques et financiers (PTF) soutiennent également les réformes, en se concentrant sur des domaines comme l’agriculture, l’énergie, l’eau et le capital humain, bien que des secteurs clés comme l’infrastructure numérique, la facilitation des échanges et l’accès aux services financiers restent insuffisamment pris en charge.

Pour maximiser l’impact des réformes et éviter des effets adverses, une approche séquentielle est recommandée, avec une priorité donnée à une politique transversale de soutien à l’exportation. Celle-ci repose sur le renforcement de la compétitivité des principaux produits agricoles (coton, anacarde, ananas, soja), le développement de leurs chaînes de valeur et l’amélioration des infrastructures commerciales. Des actions complémentaires sont proposées, incluant la facilitation des échanges, l’optimisation du port de Cotonou et des corridors commerciaux, ainsi que la promotion des exportations et du dialogue public-privé. Enfin, cette étude, alignée avec la stratégie de la BAD et du PAG 2016-2021, servira d’outil stratégique pour guider les interventions des partenaires techniques et financiers en faveur d’un climat d’investissement plus attractif.

Barhoumi, K., Cui, Q., Dieterich, C., End, N., Ghilardi, M., Raabe, A. and Sola, S. (2016), Pour un stimulus réussi de l’investissement au Bénin Une analyse macro-budgétaire ; International Monetary Fund, Washington, DC

 

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